Correction Complete de sujet de dissertation littéraire

📝 Sujet 1 : Le roman doit-il forcément peindre la réalité pour être intéressant ? ✅ Introduction Le roman, en...

📝 Sujet 1 : Le roman doit-il forcément peindre la réalité pour être intéressant ?


Introduction

Le roman, en tant que genre littéraire, s’est toujours nourri de la réalité, que ce soit pour la refléter fidèlement ou pour s’en éloigner. Depuis les romans réalistes du XIXe siècle jusqu’aux œuvres de science-fiction ou fantastiques, la représentation du réel y occupe une place centrale ou périphérique selon les intentions de l’auteur. Faut-il alors que le roman soit ancré dans la réalité pour captiver le lecteur ?
Nous nous demanderons si la peinture de la réalité est une condition essentielle à l’intérêt d’un roman, ou si d’autres éléments, comme l’imaginaire, le style ou les émotions suscitées, peuvent suffire.

Problématique : Un roman doit-il obligatoirement représenter fidèlement le réel pour être jugé intéressant ?
Annonce du plan : Nous verrons d’abord que la réalité peut rendre le roman captivant, puis que l’imaginaire peut tout autant susciter l’intérêt, avant de conclure sur la richesse de la littérature romanesque, qui dépasse cette opposition.


🧩 Développement

I. La peinture de la réalité rend le roman profondément humain et instructif

  • Le roman réaliste ou naturaliste (Zola, Balzac) vise à reproduire fidèlement la société, les comportements humains, les contextes historiques.

  • Cette fidélité au réel permet au lecteur de s’identifier aux personnages, de mieux comprendre le monde.

  • Exemples :

    • Balzac, La Comédie humaine : immense fresque sociale du XIXe siècle.

    • Zola, Germinal : dénonce les conditions des mineurs avec force et précision.

  • L’intérêt naît ici de l’effet de miroir entre la fiction et la vie réelle : le lecteur se sent concerné, ému, parfois révolté.

II. L’intérêt du roman peut aussi naître de l’imaginaire et de l’évasion

  • Le roman n’est pas obligé de coller à la réalité ; l’imaginaire a une puissance émotionnelle et symbolique tout aussi forte.

  • Romans d’anticipation, fantastiques, mythologiques, dystopiques : ils inventent des mondes pour mieux parler du nôtre ou pour proposer une réflexion universelle.

  • Exemples :

    • George Orwell, 1984 : fiction politique qui imagine une dictature absolue.

    • Kafka, La Métamorphose : un homme se réveille transformé en insecte, mais ce surréalisme exprime l’absurdité et la solitude de l’homme moderne.

  • L’intérêt réside alors dans la force métaphorique, le rêve, ou la critique voilée de la réalité.

III. Le style, les personnages, les émotions : d’autres sources d’intérêt dans le roman

  • Le plaisir de lecture ne vient pas uniquement du réalisme, mais aussi de la beauté de l’écriture, de la complexité des personnages, ou des émotions suscitées.

  • Le roman est une œuvre d’art : sa valeur ne tient pas seulement à ce qu’il montre, mais à comment il le montre.

  • Exemples :

    • Marguerite Duras, L’Amant : roman très introspectif, qui touche plus par la sensibilité du récit que par une peinture sociale objective.

    • Albert Camus, L’Étranger : une histoire simple mais racontée avec une telle neutralité qu’elle bouleverse le lecteur.

  • L’intérêt est donc aussi lié à la forme, à la voix narrative, au rythme, aux procédés stylistiques.


Conclusion

Il est vrai que la peinture du réel confère au roman une force de vérité et d’identification qui peut le rendre particulièrement intéressant. Toutefois, l’intérêt d’un roman ne se limite pas à sa fidélité au réel : l’imaginaire, le style et la portée symbolique ou émotionnelle sont tout aussi essentiels.
👉 Ainsi, le roman n’a pas à peindre la réalité pour captiver ; il doit surtout toucher, interroger, faire réfléchir… qu’il soit réaliste ou non.

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